Le nom de notre site, 87bis.com, fait référence à l’article 87 bis du Code pénal algérien, un symbole de la répression systématique des libertés fondamentales en Algérie. Introduit en 1995 dans un contexte de guerre civile, cet article a été considérablement élargi en 2021 par l’ordonnance présidentielle n°21-08, devenant ainsi un instrument juridique redoutable contre les voix dissidentes.
Contexte historique

L’article 87 bis a été initialement conçu pour lutter contre le terrorisme durant la décennie noire des années 1990. Cependant, sa définition délibérément vague du « terrorisme » a permis son détournement progressif pour cibler les militants pacifiques, les journalistes indépendants et les voix critiques de la société civile.
La modification de 2021 a considérablement étendu sa portée en qualifiant de « terroristes » des actes aussi fondamentaux que :
- La participation à des manifestations pacifiques
- L’expression d’opinions critiques envers les institutions
- Le travail journalistique indépendant
- Les activités associatives non approuvées par l’État
Impact sur les droits humains
Cette loi permet aujourd’hui :
- Des arrestations préventives sans mandat
- Des détentions provisoires prolongées
- Des procès expéditifs devant des tribunaux d’exception
- Des peines pouvant aller jusqu’à la perpétuité
Les personnes accusées sous l’article 87 bis font face à un système judiciaire où les droits de la défense sont systématiquement bafoués et où la présomption d’innocence n’existe que sur le papier.
Notre mission

87bis.com a été créé pour :
- Documenter de manière rigoureuse les violations des droits humains liées à l’application de l’article 87 bis
- Donner une voix aux victimes de cette législation répressive
- Sensibiliser la communauté internationale sur l’utilisation abusive de la législation anti-terroriste en Algérie
- Plaider pour une réforme du Code pénal algérien en conformité avec les standards internationaux des droits humains
Notre travail de documentation et d’archivage vise à créer une mémoire historique des abus commis sous couvert de lutte anti-terroriste, dans l’espoir qu’un jour justice soit rendue aux victimes de cette répression systématique.
Pourquoi ce nom ?
En choisissant « 87bis » comme nom de domaine, nous transformons un instrument de répression en outil de résistance et de mémoire. Ce nom rappelle quotidiennement l’arbitraire d’une loi devenue synonyme d’oppression, tout en affirmant notre engagement à documenter et combattre ses effets délétères sur la société algérienne.
Cette démarche s’inscrit dans une tradition de réappropriation des outils de l’oppression pour en faire des symboles de résistance. À travers ce site, l’article 87 bis, conçu pour faire taire, devient paradoxalement un espace de parole et de témoignage.